Je vais maintenant vous présenter la plaque apposée sur le fronton de notre école communale qui symbolise la laïcité, principe fondateur de notre république.
Cette école de Jules Ferry, par ses lois de 1881 et 1882, qui ont rendu obligatoire un enseignement gratuit, laïque et public, doit être défendue comme un de nos acquis le plus précieux.
Attaquée depuis le départ par les forces conservatrices et royalistes, qui accusaient déjà les institutions, « ces hussards noirs de la république », de prodiguer un enseignement d’une idéologie subversives, notre école n’a cessé dès lors de subir les assauts répétés de tous les nostalgiques de l’ancien régime.
130 ans après rien n’a changé ou presque, les traditionnalistes et autres fondamentalistes de tous bords et de toutes religions n’ont toujours pas désarmé.
Constamment à l’affut ces passéistes accusent aujourd’hui l’éducation nationale de vouloir introduire dans ses programmes des éléments, qui selon eux, remettraient en cause l’éthique et la moralité.
Ces accusations gratuites et sans fondement démontrent, si besoin est, que la conception qu’ont ces obscurantistes des valeurs morales et déontologiques avec la laïcité et notre république.
Ces fantasmes qui alimentent une polémique stérile et contre productive font passer au second plan la mission fondamentale et essentielle de l’éducation nationale : bien éduquer nos enfants afin qu’ils puissent affronter dans les meilleures conditions le monde de demain.
La succession des réformes rythmées par l’alternance politique et les changements de gouvernement ne facilite pas la clarification des objectifs à atteindre.
La dernière en date, celle des rythmes scolaire, en est la parfaite illustration, sa finalité et son efficacité, qui reste à démontrer, suscite dans la population, scepticisme et incompréhension.
Dans notre commune aussi le doute prévaut, déjà confrontés à des restrictions budgétaires, nous allons devoir maintenant intégrer dans nos dépenses les coûts supplémentaires générés par cette réforme.
Nous ne pouvons plus naviguer à vue, être aussi peu efficient.
Les dernières études réalisées confortent notre inquiétude.
Avec 7% d’illettrés en France d’après l’INSEE et le 25ème rang mondial selon le classement PISA de l’OCDE, qui peut prétendre aujourd’hui, après un tel constat, que nous disposons d’un système éducatif performant ?
Les gouvernements successifs et leurs ministres de l’éducation, les enseignants, les parents d’élèves, les syndicats et nous tous également concernés, sommes responsables de cette situation.
N’est-il pas possible de trouver un large consensus pour une cause aussi noble ? de la décréter priorité nationale absolue ?
Débarrassé de tout calcul politicien et d’à priori, nous devons ensemble tracer les grandes lignes d’un projet ambitieux qui soit à la hauteur de nos aspirations.
Une éducation moderne et repensée de la primaire à l’université, adaptée aux vrais enjeux de notre temps, c’est nous projeter dans l’avenir avec confiance et sérénité, c’est œuvrer dans ce monde globalisé au rayonnement de notre nation.
Telle est la seule préoccupation que nous devons avoir au delà de toutes ces controverses injustifiées et partisanes qui décrédibilisent et affaiblissent notre école publique.
L’optimisme doit malgré tout prévaloir, car nous avons en France des enseignants de valeur qui s’investissent pleinement dans leur métier, souvent difficile, qui est l’un des plus beaux du monde.
Les stigmatiser constamment ne sert la pas la cause que nous devons défendre, aidons les à accomplir leur tâche le mieux possible.
Sur notre commune, nous avons la chance de pouvoir compter sur une équipe pédagogique compétente, dévouée et dynamique qui consacre son temps à transmettre le savoir avec passion.
Nous la soutenons et l’encourageons à poursuivre son action afin qu’elle puisse continuer à dispenser à nos petits élèves un enseignement conforme aux idéaux de la laïcité et de la république.